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Secrétaire à cylindre d’époque Louis XVI

145000 

Vers 1785

Hauteur : 126 cm
Largeur : 129 cm
Profondeur : 51 cm

Secrétaire à cylindre d’époque Louis XVI

145000 

Vers 1785

Hauteur : 126 cm
Largeur : 129 cm
Profondeur : 51 cm

Secrétaire à cylindre d’époque Louis XVI

145000 

Vers 1785

Hauteur : 126 cm
Largeur : 129 cm
Profondeur : 51 cm

Descriptif

Secrétaire à cylindre d’époque Louis XVI

Attribué à Adam Weisweiler, plaqué de sycomore avec des compartiments de marqueterie de losanges de sycomore dans un treillage formé de trois filets (buis, bois teinté vert et ébène) et rehaussés de pastilles d’ébène. Le secrétaire repose sur quatre pieds fuselés dont les cannelures sont foncées de laiton, terminés par des sabots tournés et surmontés de bagues. La ceinture présente en façade trois tiroirs au dessus desquels se relève un cylindre orné d’un compartiment oblong encadré d’écoinçons feuillagés en bronze doré. Le cylindre ouvert découvre un plateau coulissant gainé de cuir qui permet d’accéder à un rang de petits tiroirs supplémentaire. En partie supérieure se trouve un caisson orné pareillement, s’ouvrant par des portes articulées par des charnières, l’intérieur est plaqué de sycomore uni dans des encadrements de filets. Chaque compartiment de marqueterie est encadré de moulures perlées en bronze doré. Le dessus est garni d’un marbre veiné gris et blanc encadré d’une galerie ajourée.

Bien que non estampillé, ce meuble présente toutes les caractéristiques d’un grand atelier. Cette marqueterie fut employée par plusieurs des noms les plus illustres de l’ébénisterie de l’époque Louis XVI. Riesener a orné plusieurs de ses meubles de treillages sur un même fond de sycomore, mais dépourvus des pastilles noires. Carlin a revêtu notamment ses tables en auge d’un décor cette fois identique. Mais c’est surtout de la production d’Adam Weisweiler que se rapproche le plus notre meuble (voir la célèbre table en acier et laque du Japon, livrée à la reine en 1784 pour Saint Cloud et aujourd’hui au Louvre, et dont l’intérieur est entièrement garni de cette marqueterie). En effet, contrairement à ses renommés confrères, Weisweiler a parfois monté ses meubles avec des bronzes très simples. Le petit bureau à cylindre en citronnier illustré dans Kjellberg, Pierre, Le Mobilier français du XVIIIème siècle, Paris, 1989, p. 870, et présentant d’ailleurs aussi un caisson supérieur, possède des poignées identiques sur le cylindre. Beaucoup de meubles de Weisweiler sont également pourvus de pieds dont les cannelures sont ornées de laiton.
Enfin, un secrétaire en cabinet estampillé par le maître et illustré par Alexandre Pradère (Les Ebénistes français de Louis XIV à la Révolution, 1989, p395), semble conçu en suite avec notre bureau tant leurs éléments sont semblables.

Table à écrire exécutée par Adam Weisweiler et livrée par Daguerre à Marie-Antoinette pour Saint-Cloud en 1784. Musée du Louvre, Paris. (Détail)

Adam Weisweiler, maître en 1778, travailla beaucoup pour le marchand Daguerre, spécialisé dans les meubles et les objets les plus coûteux et s’adressant à une clientèle choisie et avide de nouveauté. Weisweiler est l’auteur de meubles d’un très grand luxe, revêtus de porcelaines, laques ou pierres dures, mais aussi d’ébénisteries plus sobres, de placages unis ou de marqueteries de fond, qui sont alors rehaussés de sobres mais délicates ornementations de bronze doré

Sous le marbre, le meuble est marqué au fer ‘E.H.B.’, pour Edward Holmes Baldock (1777-1845), ‘Purveyor of China, Earthenware and Glass to William IV’ (1832-37) et ‘Purveyor of China to Queen Victoria’ (1838-45). Figure éminente du commerce d’antiquités, son nom est associé aux plus importantes collections de mobilier français du début XIXème siècle en Angleterre, dont celle du roi George IV, des ducs de Buccleuch et de Northumberland, et de William Beckford.

A ce titre, cette marque, jointe à l’étiquette métallique indiquant la provenance de la collection Battersea (vente après décès de Lady Battersea, née Constance de Rothschild, le 21 février 1935 chez Christie’s Londres) permet d’attribuer à
notre secrétaire une origine Rothschild au XIXème siècle.